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Lt BERTHE Nanourou|Coordonnateur Général de la CADHA

Pouvez-vous porter à notre connaissance les principaux aspects du programme de la CADHA en faveur des Forces Armées et des Forces de Sécurité?.

Avant de présenter le programme de la CADHA, il faut rappeler qu’elle est une organisation non gouvernementale qui a vu le jour en 2011 sous la dénomination de Coordination Nationale des Droits de l’Homme pour les Armées. L’initiative est née de la volonté de plusieurs organisations qui, au lendemain de la crise post-électorale, ont marqué leur intention de soutenir la lutte contre les violations des Droits de l’Homme perpétrées par les militaires.

Etant donné les contraintes opérationnelles, il était difficile de répondre à l’attente de ces volontaires qui envisageaient de former et/ou de sensibiliser les Forces Armées. C’est ainsi que sous la conduite de Diaby Bakari Sidiki à l’époque, une coordination de toutes les actions y afférentes, a été menée, pour fédérer toutes les énergies et les ressources humaines, financières, matérielles du projet.

Vous avez dû mobiliser plusieurs acteurs pour pouvoir atteindre vos objectifs…

On a pu convaincre une vingtaine d’organisations d’intégrer le moule. Des activités de formation ont été menées dans une dizaine de chefs-lieux de région et de département au profit, non seulement des mili- taires, mais aussi des policiers, des gendarmes, des Eaux et forêts, des douaniers et du corps préfectoral. Ce procédé nous a permis de toucher une cible plus large.

La CADHA a fait du chemin avec l’appui du Commandement militaire qui a compris le bien-fondé de son action. Elle a également, grandement bénéficié du soutien du système des Nations Unies.

Vous avez décidé d’organiser des Journées Portes Ouvertes des DH et DIH dans les Armées. Qu’est-ce qui justifie cette initiative?

La situation socio-politique s’étant normalisée, et à l’approche de l’année électorale 2015, l’Etat-Major Général en collabo- ration avec ses partenaires a jugé bon de montrer aux populations civiles, ce que fait l’Armée dans le domaine de la protection des Droits de l’Homme et du Droit International Humanitaire.

La CADHA a fait du chemin avec l’appui du Commandement militaire qui a compris le bien-fondé de son action. Elle a également, grandement bénéficié du soutien du système des Nations Unies.

Quel est aujourd’hui, selon vous, l’impact des formations pré-citées sur les militaires?

La CADHA a fait du chemin avec l’appui du Commandement militaire qui a compris le bien-fondé de son action. Elle a également, grandement bénéficié du soutien du système des Nations Unies.

Le Chef d’Etat-Major Général des FRCI, le Général de Corps d’Armée Soumaïla BAKAYOKO a remis, lors de la cérémonie de bilan à mi-parcours, des diplômes de remerciement à toutes les organisations qui nous ont accompagnés. En ma qualité de Conseiller Juridique du Chef d’Etat-Major Général, je puis vous affirmer que les résultats sont palpables. A l’époque, nous recevions de nombreu- ses plaintes liées aux violations des Droits Humains, car les militaires n’avaient pas les connaissances requises en matière de protection des civils. Aujourd’hui, ces plaintes, liées au viol, se résument à quelques-unes par mois; mais même un seul cas est encore de trop. Aujourd’hui, la torture de civils est un phénomène peu fréquent. Quand il y avait une attaque, les hommes en armes avaient, tout de suite, tendance à réprimer, à violenter tout le monde au cours des ratissages. Ce n’est plus le cas maintenant. Ils ont été formés à réagir autrement. L’impact est positif. Les barrages ont pratiquement disparu... Ce sont autant de faits qui sont à l’actif du Chef d’Etat-Major Général qui promeut efficacement les Droits de l’Homme et le Droit International Humanitaire dans les milieux de la Défense et de la Sécurité. Le Général de Corps d’Armée Soumaïla BAKAYOKO étant lui-même, instructeur de Droit International Humanitaire, il est à même de promouvoir les Droits de l’Homme dans les Armées.

Concrètement, comment vont se dérouler ces journées ?

Les journées portes ouvertes dureront 3 jours, du jeudi 04 au samedi 06 décembre. Les temps forts de la première journée seront l’allocution du Général de Corps d’Armée Soumaïla BAKAYOKO, suivies de la conférence prononcée par Me Mamadou DIANE, Conseiller du Président de la République chargé des Droits de l’Homme et des Affaires Humanitaires sur le thème : «Le respect des Droits de l’Homme par les FRCI pour l’émergence de la Côte d’Ivoire à l’horizon 2020» et de la projection du film institutionnel retraçant l’activité de formations des FRCI par la CADHA en collaboration avec ses partenaires. A la fin de ce premier temps fort, des échanges entre les panélistes et l’auditoire seront organisés. Au cours de la visite des stands, nous découvrirons le bâtiment affecté à la promotion des Droits de l’Homme dans les Armées Africaines, en attente de réhabilitation. A la fin de la cérémonie inaugurale, les stands et les ateliers thématiques seront ouverts à toutes et à durant ces trois (03) journées. La clôture de Journées sera marquée par un concert sur le stade du bataillon de Commandement dans l’enceinte de l’Etat-major Général afin que la population et son armée puissent communier et danser ensemble. Lors du bilan des Journées Portes Ouvertes, des diplômes seront remis à nos partenaires.

Vu les acquis de vos activités, envisagez-vous d’étendre votre expertise à d’autres pays de la sous-région ?

Oui évidemment et même au-delà de la Sous-Région ! C’est d’ailleurs ce qui a motivé le changement de dénomination de Coordination Nationale en Coordination Africaine des Droits de l’Homme pour les Armées.